Tous Témoins
Gravures et dessins
Exposition du 27 mai au 19 juin 2021
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Prolongation de l’exposition organisée à la Galerie Fait & Cause
par l’association Pour Que l’Esprit Vive.
« Après deux guerres mondiales et la guerre froide, les conflits se prolongent au Moyen-Orient. Faisant partie des générations marquées par la guerre, chars, tanks, canons, avions de chasses et parachutistes peuplaient mes dessins d’enfant. Lorsque je me suis trouvé à devoir reproduire à l’huile ou au fusain un plâtre de Vénus, de nombreuses questions et sentiments contradictoires ont envahi mon esprit. Ces sentiments ne m’ont pas quitté et mon travail de peintre en porte aujourd’hui la trace : l’expression artistique ne peut, selon moi, pas éviter ces violences même si elle n’a pas tiré suffisamment de leçons des conflits passés.
Mes dessins n’étaient pas destinés à être exposés ou publiés. En arrivant en France, en 2015, j’ai dessiné sur tout ce qui me tombait sous la main (dos d’affiches, bouts de papiers en tous genres…) pour ne pas oublier. Oublier ces prisonniers maigres, blessés, ces corps qu’il fallait décharger, la promiscuité des prisons, la torture… Dans l’histoire de l’Art, les crucifixions sont des scènes héroïques, mais la réalité est abominable.
Dans les prisons, les tyrans oublient que les gens ont des yeux. Le plus dangereux pour eux, c’est l’appareil photo.
Toutefois avec nos yeux, on se souvient, on dessine. J’ai dessiné de mémoire ce que j’ai vu, le dessin permet d’évacuer des souvenirs qui seraient difficiles à retranscrire à l’oral. C’est une manière de contester, de se révolter et de ne pas baisser les bras. »
Najah Albukai
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Biographie
Né en 1970 à Homs en Syrie, Najah Albukai étudie successivement aux Beaux-Arts de Damas puis aux Beaux‑Arts de Rouen.
Il retourne vivre en Syrie où il enseigne le dessin et se consacre à ses créations.
Enfermé et torturé à plusieurs reprises entre 2012 et 2014 à Damas, au Centre 227 – les services de renseignements syriens – il assiste aux pires des horreurs. Il réussit à s’échapper et à rejoindre le Liban. Il arrive en France en 2015. Il s’emploie aujourd’hui à témoigner de l’enfer carcéral à travers ses dessins et ses gravures.
Il est membre de l’atelier des Artistes en exil.
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Revue de presse
- Article dans Le Nouvel Observateur
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- Article dans Le Monde
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- Article dans Libération
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