Giorgio Petracci // Absence de gravité

Exposition du 5 septembre au 7 novembre 2020

 

En absence de gravité, 2020. Acrylique et gesso sur bois, 100 x 120 cm

 

En ‘absence de gravité’ est une invitation à observer le réel par le biais du temps passé et du temps à venir. Les couleurs deviennent des filtres et les formes des ombres pour laisser notre regard libre des contraintes.

De la un autre regard s’avère possible.

 

 

En vol 20.12, 2020. Technique mixte sur bois, 50 x 50 cm

                   Fragment n°1133, 2020. Acrylique sur bois, 20 x 20 cm

 

 

Si, dans notre civilisation de l’image hyper-saturée, la peinture obéit encore à une logique qui en légitime la pratique et l’existence, c’est bien sa capacité à rompre la représentation, à fissurer la surface LCD glissante derrière laquelle la réalité se forme et agit. Même imperceptible, cette fissure aurait des effets durables et ravageurs, vouée qu’elle est à s’élargir toujours d’avantage. C’est précisément autour de cette idée de fissure que Giorgio Petracci- peintre, designer, artisan de l’abstraction, développe ses recherches depuis plusieurs années. Des fissures, ses fissures, qui ouvrent sur des espaces aussi bien matériels qu’imaginaires.

La fissure de la plaie dans la chair, la fissure dans l’atmosphère qui entoure le globe terrestre, la fissure sur l’écran d’un smartphone, la fissure dans l’enceinte extérieure d’un bâtiment, qui ne permet pas de voir l’intérieur mais enveloppe le spectateur dans un autre espace-temps. Ainsi la peinture en tant que système de vision devient-elle un outil à apprécier la relation entre le corps humain, le cosmos et la psyché, où la plaie sanglante est l’équivalent d’une explosion galactique, mais seulement dans la mesure où le cerveau peut la déchiffrer comme telle. Après cela, il n’y a que le vide.

Après avoir naïvement confié la représentation aux technologies numériques, et puisque nous ne sommes plus capables de dépeindre le réel à main levée, c’est comme si celui ci revenait sur ses pas, sur les diverse phases à cristaux liquides, et se décomposait sous nos yeux- une sorte de big-bang à rebours : de l’image haute définition qui peut être agrandie en écartant l’index et le pouce, jusqu’aux origines de l’univers, quand l’espace était traversé d’ondes gravitationnelles invisibles, pareilles à celles qui semblent pousser la matière de Giorgio Petracci hors de la toile, atteignant le spectateur et transformant lentement la réalité alentour en vide.

Francesco Spampinato, 2017.

 

 

1017, 2020. Acrylique sur bois, 100 x 120 cm

 

                   Fragment n° 113, 2020. Acrylique sur bois, 20 x 20 cm

 

          Al principo, 2020. Acrylique sur bois, 28,5 x 30 cm